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JO-2020: les leçons du Mondial de rugby au Japon

JO-2020: les leçons du Mondial de rugby au Japon

Japon

La Coupe du monde de rugby, qui s’est achevée samedi, a été sur bien des points une répétition générale miniature pour le Japon qui s’apprête à accueillir l‘été prochain les Jeux olympiques à Tokyo.

Voici quelques leçons que les organisateurs de Tokyo-2020 pourraient retenir du Mondial de rugby.

Plans B impuissants face à une nature déchaînée

Les organisateurs de la Coupe du monde de rugby avaient consacré beaucoup de temps à se préparer à toutes les éventualités en cas de désastres naturels (typhon, tremblement de terre, éruption volcanique, etc.) susceptibles de perturber la tenue d’une rencontre, alors que le Japon est l’un des pays à l’activité sismique la plus élevée au monde et qu’il subit régulièrement des tempêtes tropicales, parfois très violentes.

Mais leurs plans d’urgence n’ont pas pesé lourd quand Hagibis, l’un des plus puissants typhons des dernières décennies au Japon, fonçait droit sur le pays et notamment sur la région de Tokyo.

Trois matchs du tournoi ont dû être annulés. Les délocaliser au dernier moment s’est révélé impossible face à un typhon qui a noyé une grande partie du pays sous des pluies diluviennes avec des rafales de vent de près de 200 km/h. Hagibis a fait plus de 80 morts au Japon le mois dernier.

Les Jeux olympiques de Tokyo (du 24 juillet au 9 août 2020) n’auront pas lieu au plus fort de la saison des typhons au Japon, mais les Jeux paralympiques (25 août-6 septembre) y seront davantage exposés.

Et la capitale japonaise a d’autres soucis météorologiques: la chaleur humide écrasante qui y règne au coeur de l‘été fait craindre pour la santé des athlètes et des spectateurs. Le Comité international olympique (CIO) vient d’ailleurs de décider la délocalisation du marathon, l’une des épreuves phare des Jeux, à Sapporo, à plus de 800 km au nord de Tokyo.

Supporters japonais exemplaires…

Tokyo-2020 n’a en revanche aucune inquiétude quant à l’affluence et à l’ambiance dans les stades: les billets pour les JO se sont arrachés et la ferveur des supporters japonais lors de la Coupe du monde de rugby a forcé l’admiration de tous.

Les locaux n‘étaient pas tous familiers des règles parfois subtiles du rugby, mais ils ont accueilli avec enthousiasme et impartialité toutes les équipes, créant une ambiance exceptionnelle.

Des images de supporters nippons chantant d’autres hymnes nationaux ou s’essayant au haka, danse rituelle des guerriers maoris pratiquée par l‘équipe de Nouvelle-Zélande, ont fait le tour du monde et donné un avant-goût de l’hospitalité japonaise (“omotenashi”) promise par les organisateurs de Tokyo-2020.

Les joueurs y ont répondu en prenant l’habitude de saluer les spectateurs à chaque fin de match en s’inclinant profondément à la japonaise.

…Visiteurs étrangers un peu moins

Les supporters étrangers ont été irréprochables dans leur grande majorité. Cependant, certaines vidéos de visiteurs ivres et semant la pagaille dans les transports publics sont devenues virales sur les réseaux sociaux japonais, alimentant les inquiétudes de certains sur des comportements “inappropriés” lors des JO l’an prochain. Les organisateurs de Tokyo-2020 risquent d‘être confrontés à un choc des cultures entre supporters étrangers et japonais quand il s’agit de la consommation d’alcool sur la voie publique, très mal vue au Japon.

Par ailleurs, l’attitude de certains joueurs du Mondial semble aussi avoir laissé à désirer. Des membres de l‘équipe d’Uruguay sont ainsi visés par une plainte d’une boîte de nuit japonaise qui les accuse d’avoir sérieusement dégradé les lieux: plus de 30.000 euros de dommages et intérêts leur sont réclamés.

Penser aux produits dérivés

Tokyo-2020 pourrait aussi s’inspirer du contre-exemple du rugby en veillant à avoir suffisamment de produits dérivés en stock.

Portées par les succès des Brave Blossoms nippons, qui ont atteint les quarts de finale de la compétition pour la première fois de leur histoire, les ventes de maillots du Japon ont explosé et les stocks ont été vite épuisés, laissant beaucoup de fans dépités.

Par ailleurs, des maillots d’autres nations ont aussi été très prisés du public japonais, notamment celui des All Blacks néo-zélandais, et même ceux de certains adversaires sur le chemin des Brave Blossoms tels que l’Ecosse, toujours dans l’esprit local du “No Side” (respect de l’adversaire).

AFP

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